ANAPI

Lieux de Mémoire

Ce mémorial dédié aux « Morts pour la France » en Indochine est implanté à Fréjus en 1993. D’une superficie de 23 000 m², le mémorial est situé à l’emplacement de l’ancien camp militaire « Général Gallieni », à proximité d’une pagode édifiée en 1917 par des tirailleurs indochinois. À l’entrée du site, une salle présente une exposition pédagogique avec des bornes interactives. Le lieu de mémoire comprend un vaste déambulatoire circulaire qui enserre un jardin et dont la partie inférieure abrite des sépultures. Les noms de près de 35 000 morts, rendus aux familles ou dont les corps n’ont pas été retrouvés, sont inscrits sur un mur du souvenir. Dans la crypte, les restes de plus 3 000 soldats non identifiés reposent dans un ossuaire.

Avenue du général Calliès
Route nationale 7
04.94.44.42.90.
Ouvert tous les jours de 10h à 17h30 (salle pédagogique fermée le mardi)

la salle historique du mémorial.

Ouvert tous les jours de 10h à 17h

Le Musée est fermé le mardi

Cette salle d’exposition est le seul espace au niveau national dédié exclusivement à la guerre d’Indochine. Son parcours chronologique permet aux visiteurs de traverser différentes phases:colonisation, offensives du Viet-Minh, Dien Bien Phu et la fin de la guerre.

Le parcours est cadré par des bâches de 2,5 m de haut où des images des soldats et des habitants sont imprimées à taille réelle. Le visiteur est plongé dans une scénographie vivante.
Des meubles-vidéos “pousse-pousse” ont été créés spécialement pour cette exposition, ils sont recouverts de bambou qui rappelle l’Orient.

Elle présente l’histoire de l’Indochine française avec le double objectif de rendre hommage aux soldats du corps expéditionnaire et de mettre à la disposition des visiteurs du mémorial, et notamment des scolaires, des éléments d’information historique rappelant la colonisation française et expliquant la guerre d’Indochine.

L’exposition permanente rend hommage aux combattants en Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et la guerre de 1946 à 1954 grâce à des photographies, des dessins et des peintures. Un film documentaire rappelle l’histoire de l’Indochine de 1858 à 1954. Ce documentaire est découpé en trois parties : l’Indochine, perle de l’Empire, 1858-1940; l’Indochine dans la Seconde Guerre mondiale et les débuts de la guerre, 1940-1950; la guerre d’Indochine de 1951 à 1954

L’exposition s’appuie sur des images clés représentant des soldats du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient ou des Indochinois. Il s’agit de placer l’homme au cœur du propos. A l’intérieur de la salle pédagogique, un parcours est créé par soixante-quatorze toiles de 1 m de largeur sur 2,50 m de hauteur, sur la plupart desquelles est imprimée une seule photo.

 

L’exposition est divisée en plusieurs chapitres :

1 l’Indochine française, de la conquête à la perle de l’Empire

2 l’Indochine dans la Seconde Guerre mondiale, 1940-1945

3 le retour de la France, 1945-1946

4 les débuts de la guerre d’Indochine (1947-1950) avec les forces en présences, Corps expéditionnaire français, troupes indochinoises et présentation du Viêt-minh.

5 la guerre de mouvement (1951-1953), avec le développement des grandes batailles (Delta du Tonkin, Hoa Binh, Na San…)

6 la bataille de Dien Bien Phu (1953-1954)

7 la conférence de Genève et les conséquences de la guerre

Chaque panneau est complété par une ou plusieurs cartes et des photographies.

 

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Le Mémorial de Fréjus

Ce mémorial dédié aux « Morts pour la France » en Indochine est implanté à Fréjus en 1993. D’une superficie de 23 000 m², le mémorial est situé à l’emplacement de l’ancien camp militaire « Général Gallieni », à proximité d’une pagode édifiée en 1917 par des tirailleurs indochinois. À l’entrée du site, une salle présente une exposition pédagogique avec des bornes interactives. Le lieu de mémoire comprend un vaste déambulatoire circulaire qui enserre un jardin et dont la partie inférieure abrite des sépultures. Les noms de près de 35 000 morts, rendus aux familles ou dont les corps n’ont pas été retrouvés, sont inscrits sur un mur du souvenir. Dans la crypte, les restes de plus 3 000 soldats non identifiés reposent dans un ossuaire.

Avenue du général Calliès
Route nationale 7
04.94.44.42.90.
Ouvert tous les jours de 10h à 17h30 (salle pédagogique fermée le mardi)

la salle historique du mémorial.

Ouvert tous les jours de 10h à 17h

Le Musée est fermé le mardi

Cette salle d’exposition est le seul espace au niveau national dédié exclusivement à la guerre d’Indochine. Son parcours chronologique permet aux visiteurs de traverser différentes phases:colonisation, offensives du Viet-Minh, Dien Bien Phu et la fin de la guerre.

Le parcours est cadré par des bâches de 2,5 m de haut où des images des soldats et des habitants sont imprimées à taille réelle. Le visiteur est plongé dans une scénographie vivante.
Des meubles-vidéos “pousse-pousse” ont été créés spécialement pour cette exposition, ils sont recouverts de bambou qui rappelle l’Orient.

Elle présente l’histoire de l’Indochine française avec le double objectif de rendre hommage aux soldats du corps expéditionnaire et de mettre à la disposition des visiteurs du mémorial, et notamment des scolaires, des éléments d’information historique rappelant la colonisation française et expliquant la guerre d’Indochine.

L’exposition permanente rend hommage aux combattants en Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et la guerre de 1946 à 1954 grâce à des photographies, des dessins et des peintures. Un film documentaire rappelle l’histoire de l’Indochine de 1858 à 1954. Ce documentaire est découpé en trois parties : l’Indochine, perle de l’Empire, 1858-1940; l’Indochine dans la Seconde Guerre mondiale et les débuts de la guerre, 1940-1950; la guerre d’Indochine de 1951 à 1954

L’exposition s’appuie sur des images clés représentant des soldats du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient ou des Indochinois. Il s’agit de placer l’homme au cœur du propos. A l’intérieur de la salle pédagogique, un parcours est créé par soixante-quatorze toiles de 1 m de largeur sur 2,50 m de hauteur, sur la plupart desquelles est imprimée une seule photo.

 

L’exposition est divisée en plusieurs chapitres :

1 l’Indochine française, de la conquête à la perle de l’Empire

2 l’Indochine dans la Seconde Guerre mondiale, 1940-1945

3 le retour de la France, 1945-1946

4 les débuts de la guerre d’Indochine (1947-1950) avec les forces en présences, Corps expéditionnaire français, troupes indochinoises et présentation du Viêt-minh.

5 la guerre de mouvement (1951-1953), avec le développement des grandes batailles (Delta du Tonkin, Hoa Binh, Na San…)

6 la bataille de Dien Bien Phu (1953-1954)

7 la conférence de Genève et les conséquences de la guerre

Chaque panneau est complété par une ou plusieurs cartes et des photographies.

 

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Chronologie du procès

Chronologie des événements et des procédures

13 février 1991
Au cours d’un colloque organisé au Sénat par le Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie Modernes, Jean Jacques Beucler demande à prendre la parole au nom de ses camarades.
Ayant été prisonnier quatre ans, ancien député et Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, il dénonce publiquement Boudarel pour sa participation à l’endoctrinement et à l’extermination d’un grand nombre de captifs dans un camp du Tonkin en 1953.

3 Avril 1991
Wladislas SOBANSKI et l’ANAPI, représentée par le général Y. de SESMAISONS son Président, déposent une plainte assortie d’une constitution de partie civile entre les mains du Doyen des Juges d’Instruction de Paris contre Georges BOUDAREL « du chef de crimes contre l’humanité ».

Ils dénoncent les agissements de ce dernier qui, en tant que commissaire politique adjoint au commandant du camp 113 en 1953, s’était rendu responsable de la persécution et de la mort de nombreux prisonniers.

A l’appui de cette plainte, l’avocat des parties civiles produit une quarantaine d’attestations d’anciens prisonniers du camp 113 où ils avaient connu G. BOUDAREL.

Les plaignants exposent que des militaires du Corps Expéditionnaire Français d’Extrême Orient (CEFEO) avaient été faits prisonniers au Tonkin et détenus dans le camp n°113 situé au Nord Vietnam.
Ils dénoncent les agissements de G. BOUDAREL car, en sa qualité d’adjoint au Commissaire Politique et au commandant de ce camp, il aurait été responsable, de février 1953 à janvier 1954, de la persécution et de la mort de nombreux prisonniers de guerre.

Ils précisent que les prisonniers étaient détenus dans un camp isolé en pleine jungle, privé de vêtements et de chaussures, exposé sans soins aux maladies tropicales, délibérément affaiblis par la dénutrition et soumis à l’épuisement de corvées pénibles et de marches forcées.
Les parties civiles affirment que les prisonniers pouvaient trouver leur salut dans leur libération à condition que celle-ci fût décidée par le commissaire politique qui la subordonnait à leur endoctrinement.

Selon elles, BOUDAREL accordait la liberté aux prisonniers qui, à force d’autocritique, paraissaient convertis au marxisme et acquis au combat communiste pour la Paix.

L’avocat des parties civiles produit à l’appui de cette plainte une quarantaine d’attestations d’anciens prisonniers du Camp113, ainsi que des extraits de presse tel l’article : « Le lavage de cerveau » du colonel André BRUGE (captif pendant cinq ans), publié par la revue HISTORIA.

23 mai 1991
Au vu de cette plainte, le Procureur de la République de Paris prend des réquisitions de refus d’informer fondées sur l’article 30 de la loi N° 66 409 du 18 juin 1966, portant amnistie.

13 Septembre 1991
Madame Alice LE HOUX, juge d’instruction, émet une ordonnance estimant que les actes énoncés par les parties civiles, à les supposer établis, sont constitutifs de crimes contre l’humanité, selon l’article C-6 du statut du tribunal Militaire International de Nuremberg, annexé à l’accord de Londres de 8 août 1945, et à ce titre imprescriptibles

Elle décide donc, contrairement aux décisions du Parquet, d’informer sur la plainte aux fins d’établir si les comportements reprochés à Georges BOUDAREL par les parties civiles pouvaient être qualifiés de crimes contre l’humanité.

20 Décembre 1991
Statuant sur l’appel interjeté le 13 septembre 1991 par le Ministère Public, un arrêt de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Paris qualifie, à l’appui de cette plainte, les faits susceptibles d’être reprochés à Georges BOUDAREL de crimes contre l’humanité, mais admet que la loi d’Amnistie du 18 juin 1966 leur est applicable et que, par l’effet de cette amnistie, l’action publique est éteinte de sorte qu’il n’y a pas lieu d’informer.

Elle confirme ainsi la bonne foi des plaignants.

Deux actions sont alors engagées simultanément.
L’une par l’ANAPI et W.SOBANSKI qui déposent aussitôt un recours auprès de la Cour de Cassation.
L’autre par G. BOUDAREL lui-même, conforté par l’Arrêt de la Chambre d’Accusation du 20 décembre et assisté par Maître Antoine COMTE, son avocat.

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Affaire Boudarel

Biographie de Georges Boudarel

Georges Boudarel

(21-12-1926 – 29-12-2003)


Né le 21-12-1926 à Saint-Etienne (Loire) dans une famille catholique, Geoges Boudarel fait de bonnes études chez les Pères Maristes, puis obtient sa licence de philosophie.

Prend sa carte du Parti Communiste Français en 1946. Nommé enseignant en Indochine, alors qu’il n’a pas encore effectué son service militaire et se trouve en situation de « sursis », embarque sur le SS « PASTEUR » au début d’avril 1948. Débarqué en Cochinchine, il est affecté au Lycée Yersin de Dalat comme professeur de philosophie.

Entre temps, à Saïgon, il établit des contacts suivis avec la cellule du Kominform appelée « Groupe culturel marxiste numéro 106 ».

Il remplit alors diverses missions pour l’Education Nationale : correction du baccalauréat à Hanoï (juin 1949), stage au Collège de Vientiane au Laos (automne 1949), affectation au lycée Marie Curie à Saïgon (fin 1949).

En 1950, il décide de sauter le pas, écrit-il, et rejoint le maquis viet-minh. Il y sert pendant deux ans. Plus tard, il sera appelé sous les drapeaux sur le territoire indochinois et, ne se présentant pas aux autorités militaires françaises, il sera considéré comme « insoumis », et non comme déserteur.

Pendant cette période, il devient membre du Parti Communiste Indochinois qui se transforme peu après, le 3 mars 1951, en Parti des travailleurs (Dang Lao Dong). Il est affecté à la radio « Saïgon-Cholon libre » où il a en charge l’émission en français. Il prend le nom vietnamien de Daï Dong, c’est-à-dire : Fraternité universelle.

Fin 1951, il est désigné pour servir au Nord en vue de faire de la propagande en faveur de la paix et du rapatriement du Corps Expéditionnaire français (CEFEO) auprès des prisonniers que le Viet Minh envisage de libérer pour faciliter la fin des hostilités.

Il est mis en route début 1952 et mettra presque un an à rejoindre le Tonkin, en passant par les pistes de montagne de la Cordillère Annamitique, et en évitant soigneusement les forces françaises.

Le 22 décembre 1952, il arrive au Viet-Bac (Zone « libérée » par le Viet Minh au Tonkin) et se voit nommé Instructeur Politique adjoint au commissaire politique du Camp 113. Il est assimilé à un chef de compagnie (Daï Dôï Truong) avec une rémunération triple, soit trois kilos de paddy par jour. Le kilo de paddy, riz non décortiqué, est alors l’unité monétaire dans les zones occupées par le Viet-Minh.

Il arrive le 7 février 1953 au camp 113, situé à Lang-Kieu non loin de la frontière de Chine, au sud d’Ha-Giang, dans le bassin de la Rivière Claire (Song Lô), à une vingtaine de kilomètres de Vinh Thuy.

Il y appliquera consciencieusement le programme de lavage de cerveau conçu par le Dich Van, organisme du gouvernement central chargé de la rééducation politique des prisonniers de guerre.

Il mesure parfaitement les absurdités du système, et parfois même son ignominie, surtout lorsqu’il constate le taux très élevé de la mortalité parmi les captifs : 50%, au sujet duquel il alerte sans succès sa hiérarchie. Il écrira par la suite : « Comme les détenus, j’étais prisonnier du système » (Voir son Autobiographie).

Il quitte le camp 113 en février 1954 et se voit affecté à l’émetteur radio La voix du Vietnam, situé dans un endroit tenu secret du Tonkin.

En octobre 1954, à la suite des accords de Genève, il rejoint Hanoï où il restera dix ans.

Déçu par l’évolution du régime communiste et les purges de 1955-1956 qu’il décrira plus tard dans un livre témoignage Cent fleurs éclosent dans la nuit du Vietnam (Jacques Bertoin-1991), il quitte le Vietnam et se réfugie à Prague en 1964. Il y obtient un poste à l’Institut d’Etudes Orientales, puis il entre comme rédacteur à la Fédération Syndicale Mondiale. Il découvre alors la sclérose du système communiste kafkaïen dénoncé par Kroutchev.

Entre temps, en France, il a été condamné à mort pour insoumission et désertion.
Le 17 juin 1966, à Paris, l’Assemblée Nationale vote la loi d’amnistie relative aux infractions commises en relation avec les évènements d’Algérie. Un amendement communiste constitue l’article 30 de cette loi. Il stipule que « sont amnistiés de plein droit tous crimes et délits commis en liaison avec les évènements consécutifs à l’insurrection vietnamienne, et antérieurement au 1er octobre 1957 ».

Georges Boudarel profite de ces dispositions pour rentrer en France après dix-huit ans d’absence qu’il qualifiera pudiquement, par la suite, de « voyage d’études en Extrême- Orient ». Il reprend une vie normale sans être ennuyé, y compris en ce qui concerne son service militaire qu’il n’a pas encore effectué. Grâce à l’amnistie, il est redevenu simple sursitaire. Le réalisme politique prévalant, il en est « exempté pour raison médicale».

Il entre à l’université Jussieu-Paris-7, dès sa création en 1970,et y devient maître de conférence d’Histoire. Il milite pendant un temps au sein du « Front de solidarité Indochine » trotskiste, puis fait deux courts séjours au Vietnam en 1978 et 1989.

Il prend position contre le régime d’Hanoï dont il dénonce les méthodes d’endoctrinement et le système en publiant : La bureaucratie au Vietnam (L’Harmattan-1983).

Il vivra tranquille jusqu’au 13 février 1991. Ce jour-là, au cours d’un colloque organisé au Sénat par le Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie Modernes, il doit prendre la parole. Il est alors pris à partie par Jean-Jacques Beucler, ancien ministre et ancien député, qui a été lui-même captif en Indochine quatre ans durant et parle au nom des nombreux anciens prisonniers du Viet-Minh qui l’entourent.

Alors débute « l’affaire Boudarel ».
Il sera soutenu par de nombreuses personnalités de gauche, au nombre desquelles Monsieur Pierre Vidal Naquet, qui, sans pour autant l ‘exonérer, « refuse de cautionner, même par un simple silence, la chasse à l’homme qui est en train de se dérouler » (Le Monde, 23 mars 1991).
Plus tard il quittera le Parti communiste, déclarant au Monde en 1991 : « J’étais stalinien, je le regrette à 100% »…C’était bien tard, le mal était fait.

Il cesse d’exercer à Jussieu en 1992, date de son départ à la retraite.

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Déportation

Il n’y a pas d’estimation précise sur le nombre de prisonniers en raison des massacres de captifs le 9 mars 1945 et les jours suivants et des disparitions en brousse des gens cherchant à fuir.

Les prisonniers étaient en majorité des militaires de tous grades, des gendarmes, des policiers et agents de la sûreté, des douaniers, des fonctionnaires ou agents de services publics ayant des postes de responsabilité. La majorité était constituée de métropolitains et de métis envers lesquels les japonais faisaient montre de leur haine raciste.

Il convient de rappeler que de nombreux militaires et civils furent secourus par leurs épouses indochinoises qui prirent tous les risques pour les localiser et pour leur apporter une aide matérielle malgré la surveillance des japonais.

Beaucoup de familles furent assignées à résidence ou internées et parmi elles de nombreuses femmes, métropolitaines, métisses et autochtones subirent de graves sévices et des tortures morales d’une rare perversité.

En septembre 1945 après la défaite japonaise nombre de prisonniers se libérèrent d’eux mêmes et reprirent les armes, d’autres internés en brousse durent attendre l’arrivée de représentants des forces alliées pour que cesse leur captivité. L’internement des familles prit fin dès le dépôt des armes par les japonais, mais certaines familles internées en Annam et quelques militaires furent remis par les anciens occupants à des éléments viêt-minh et durent attendre le premier trimestre de l’année 1946 pour rejoindre la liberté.

A tout moment de leur captivité, les prisonniers eurent à subir la brutalité et la hargne de l’ennemi. La mortalité peut paraître faible par rapport aux pertes subies dans d’autres captivités, notamment celles reconnues chez les captifs du Viet-Minh. Il est bon toutefois de rappeler que cet internement ne dura que six mois. On peut imaginer ce que seraient devenues les pertes si la captivité avait duré plusieurs années.

La férocité de l’ennemi s’est épanouie principalement dans la zone frontière du Tonkin au début de la captivité. Le massacre des prisonniers fut systématique (Langson, Haïphong, Bac-Ghiang, Thakhek, etc.). Un certain raffinement sadique fut même mise en œuvre au cours de ces exécutions : invitations, boucliers humains, jeux suivis de décapitation, etc.

Les enfants de Troupe de Dalat, repliés sur le Cambodge, furent dirigés, malgré leur jeune âge, vers la prison de Kratié, tristement connue pour ses horribles atrocités, avant d’être envoyés à Paksé et à Paksong.

Pendant les premiers mois, certains prisonniers purent paraître protégés en restant dans leur cantonnement ou dans le voisinage (Hué, Bal-Me-Thiot, Thu-Do-Mot, etc.) mais dès le mois de mai et début juin 1945, ce fut la grande migration dans des conditions de transport, de marches extrêtement pénibles, vers la citadelle d’Hanoï, ou la camp Martin des Pallières à Saïgon.

L’arrivée massive de ces prisonniers fatigués, anémiés, sous-alimentés (4 à 5000 par camp) allait gravement perturber les normes d’hygiène et de salubrité ; les conditions climatiques, le manque de médicament, l’absence d’une nourriture suffisante aidant, la mortalité devint extrême.

Cette mortalité n’augmente pas assez vite au goût des Japonais qui vont envoyer, à partir de la fin juin 1945, plus de 2000 prisonniers dans les zones les plus insalubres : Paksung et plus particulièrement Hoa-Binh, créant là de « véritables camps de la mort lente » de la RC6.

Comble de cruauté, à la fin de la guerre, la « solution finale » fut envisagée pour les Européens, créant ainsi une véritable névrose traumatique chez tous les militaires et les civils prisonniers des Japonais.

Rappelons que le Tribunal des criminels de guerre siégeant à Saïgon a condamné à mort et fait exécuter le lieutenant-colonel T. Shigeoru, chef d’état-major de la division japonaise venue de Chine pour attaquer les forces française lors du coup de force du 9 mars 1945.

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Prisonniers des japonais

Il n’y a pas d’estimation précise du nombre de prisonniers en raison des massacres de captifs le 9 mars 1945 et les jours suivants et des disparitions en brousse des gens cherchant à fuir.

Les prisonniers étaient des militaires de tous grades, des gendarmes, des policiers et agents de la sûreté, des douaniers, des fonctionnaires ou agents de services publics ayant des postes de responsabilité. La majorité était constituée de métropolitains puis de métis envers lesquels les japonais faisaient montre de leur haine raciste.

Il convient de rappeler que de nombreux militaires et civils furent secourus par leurs épouses indochinoises qui prirent tous les risques pour les localiser et pour leur apporter une aide matérielle malgré la surveillance des japonais.

Beaucoup de familles furent assignées à résidence ou internées et parmi elles de nombreuses femmes, métropolitaines, métisses et autochtones subirent de graves sévices et des tortures morales d’une rare perversité.

En septembre 1945 après la défaite japonaise nombre de prisonniers se libérèrent d’eux mêmes et reprirent les armes, d’autres, internés en brousse, durent attendre l’arrivée de représentants des forces alliées pour que cesse leur captivité. L’internement des familles prit fin dès le dépôt des armes par les japonais, mais certaines familles internées en ANNAM et quelques militaires furent remises par les anciens occupants à des éléments viêt-minh et durent attendre le premier trimestre de l’année 1946 pour rejoindre la liberté.

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Prisonniers de Corée

Les prisonniers de la guerre de Corée.

 

12 soldats du Bataillon Français de l’ONU en Corée furent fait prisonniers par les troupes nord-coréennes et chinoises.

Ils furent certes peu nombreux en comparaison du nombre des prisonniers des Japonais et du Vietminh en Indochine. Pourtant, dans le cadre de son devoir de mémoire, l’ANAPI se devait de ne pas les oublier.

Traités sans ménagements, mal nourris, ils subirent à l’occasion le même lavage de cerveau que les prisonniers du Vietminh…


1 – Rappel historique

La Corée, le pays du « matin calme », est une péninsule montagneuse d’Asie entre la Chine et le Japon. Sous domination japonaise de 1910 à 1945, ce pays fit l’objet en février 1945, à la conférence de Yalta, d’une partition à la hauteur du 38ème parallèle; les soviétiques devant désarmer les troupes japonaises au Nord et les américains au Sud. En fait cette ligne de démarcation devint une frontière politique, les soviétiques ayant installé dans leur zone une « démocratie populaire », très tôt menaçante pour la Corée du Sud.

En 1949, la Chine est devenue communiste. La Corée du Sud occupe une position stratégique en Extrême-Orient. Le Japon est neutralisé et les Etats-Unis centrent leurs efforts sur la protection de Taiwan et l’aide aux français en Indochine. La Corée du Sud, qui n’entre pas dans l’aire de sécurité américaine et ne dispose que d’une petite armée sans aviation et sans blindés, constitue une proie tentante en même temps qu’une étape pour l’expansion communiste.

Le 25 juin 1950, les forces Nord-coréennes franchissent le 38ème parallèle. Ainsi s’ouvre le conflit le plus important de la guerre froide qui oppose le monde communiste au monde démocratique ; il s’internationalise immédiatement ; Le président des Etats-Unis, Harry TRUMAN, ordonne aux forces américaines du Pacifique d’intervenir aux cotés de la petite armée sud-coréenne ; initialement ils ne pourront ensemble qu’à peine contenir la puissante armée des agresseurs ; coréens et américains se retrouvent assiégés dans un périmètre restreint autour du port de Pusan.

Le 27 juin 1950, le Conseil de Sécurité de l’ONU, en l’absence de l’Union Soviétique, prend une résolution, soutenue par les Etats-Unis, décidant la constitution d’une armée formée de seize nations, dont la France, qui envoie un navire et plus tard un bataillon de volontaires commandé par le général MONCLAR

Les forces des Nations-Unies vont reprendre l’initiative, encercler les nord-coréens par un débarquement sur leurs arrières, et pousser jusqu’à la frontière chinoise. Mais la Chine intervient à son tour avec des « volontaires », ainsi que l’U.R.S.S. par des moyens aériens ; cette puissante réaction ramène les forces alliées à la hauteur du 38ème où le front se stabilise après d’âpres combats.

Le 23 juin 1951, alors que le conflit se transformait en guerre de position, les délégués soviétiques à l’ONU proposèrent que les belligérants de Corée ouvrent des discussions afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu. Le 10 juillet 1951, après des discussions préliminaires, des représentants des commandements de l’ONU et des forces communistes commencèrent les négociations de trêve à Kaesong, en Corée du Nord. Les discussions se poursuivirent par intermittence pendant deux ans. Le 27 juillet 1953, l’armistice fut signé à Panmunjom entre les représentants de l’ONU, ceux des volontaires chinois et de la Corée du Nord. Les discussions se poursuivent depuis pour un traité de paix et une réunification qui restent à réaliser.

La guerre de Corée, par l’ampleur des moyens matériels et humains mobilisés des deux côtés, par sa durée, par les risques d’embrasement auxquels elle exposa un monde coupé en deux blocs, constitua l’apogée de la guerre froide.

Cette « guerre oubliée », extrêmement meurtrière, où les civils furent deux fois plus nombreux que les militaires à trouver la mort, laissa le pays dévasté sans que soit modifiée la division antérieure de la Corée. Les pertes humaines (tués, disparus et blessés) étaient estimées à 4 millions. Environ 147 000 militaires sud-coréens furent tués et 210 000 blessés, tandis que les pertes militaires nord-coréennes étaient estimés à 300 000 morts et 220 000 blessés. Le nombre des victimes civiles dépasserait 2 millions de personnes. Les États-Unis comptèrent 157 530 victimes (33 629 morts, dont 23 300 au combat) ; les pertes des autres nations de l’ONU se montèrent à 16 532, dont 3 094 morts. Les pertes chinoises furent estimées à 900 000, dont 200 000 tués.. Le bataillon français perdit 287 tués et plus de 1.000 blessés.

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Libération et rapatriement

1. Les otages civils

En décembre 1946 le viêt-minh, en particulier à l’occasion des soulèvements de VINH et surtout HANOÏ s’empara d’otages civils, européens, métis et autochtones. Leur nombre a été estimé dans une étude produite en 1952 à 288 hommes,129 femmes et 25 enfants. Le nombre des enfants est peut être sous-estimé. Il y eut en 1952 également 146 disparus dans ces mêmes catégories de personnes.

Leur internement a été pénible. Les lieux de détention se situaient pour la majorité en NORD-ANNAM et en périphérie du delta tonkinois.

La majorité des hommes disparurent. Des femmes et des enfants furent libérées sous la forme d’une autorisation de rejoindre la zone tenue par le corps expéditionnaire, les dernières libérations se firent en 1953. Les hommes qui survécurent ont rejoint la liberté en 1953 pour quelques franco-vietnamiens et en septembre 1954 pour les rares européens survivants qui avaient d’ailleurs rejoint des camps de prisonniers militaires après deux ou trois ans d’isolement, ainsi que les civils français capturés après 1952 ( commerçants, cadres, aviateurs civils, gardes voies ).

Le grand problème rencontré par les otages civils dans leur réinsertion fut d’ordre matériel, ils avaient pour la plupart perdu leurs familles et leurs biens.

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Le lavage de cerveau

« J’ai eu l’occasion de comparer les méthodes des Nazis et des Viêts.
Juifs, Tziganes, Résistants de tous bords, s’ils nous réduisaient en une sous-humanité, les nazis ne cherchaient pas à nous convertir. Par la faim, les privations, les Viêts nous amenaient au même état que les nazis, mais ils exigeaient en plus que nous adhérions à leur système, en reniant toutes nos valeurs, notre foi en la justice, en notre pays. »

Colonel Eric WEINBERGER,
ancien déporté à Buchenwald et prisonnier du Vietminh

Chronique de l’horreur et du goulag

« Les mensonges écrits avec de l’encre ne sauraient obscurcir la vérité écrite avec du sang ».

Lu Xuan
écrivain chinois.

Introduction

A l’instar de ce qui se passa dans tous les pays communistes, URSS et Chine en particulier, le lavage de cerveau fut pratiqué dans la plupart des camps de prisonniers du Viet Minh. Les modalités en varièrent en fonction des zones géographiques, des périodes de la guerre, et de la nature de la population carcérale : européens, maghrébins, africains, asiatiques.

Il eut sur les détenus un impact psychologique certain et causa la mort d’un grand nombre d’entre eux.
Il découle des principes fondamentaux du marxisme léninisme qui cherche à imposer aux « masses» une pensée unique. Et, selon le général Giap, le commandant en chef de l’Armée populaire de la République démocratique du Vietnam, c’est un procédé d’action à l’intention du peuple et de l’ennemi, considéré comme l’instrument du « prosélytisme populaire du communisme ».

Pour en comprendre les mécanismes, il faut d’abord remonter aux sources du marxisme-léninisme ferment de la « rééducation permanente » pratiquée au détriment de tout captif. Sa culpabilité est établie à priori et proclamée comme postulat de base, puisqu’il est entre les mains de la Révolution.

Il y a lieu ensuite de décrire la manière dont elle fut mise en œuvre au sein du Viet Minh par le Dich Van, organisme chargé de l’action psychologique à l’égard de l’ennemi.

De là découle le processus de son adaptation à la mentalité des prisonniers, sous une forme insidieuse, et cynique, en exploitant le meilleur et le pire de l’être humain, ses angoisses et ses espoirs, son isolement et son délabrement physique et moral.

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Vie dans les camps

3 – La vie quotidienne au camp

Tout ce qui est décrit ici a été observé par le rédacteur dans les camps 15, 113 et 25 du Tonkin en 1951 et 1952.

Les conditions de vie se caractérisent par la précarité absolue et l’absence de tout ce qui est nécessaire à la survie d’un européen : hygiène, savon, rasoir, lessive, vêtements de rechange, moustiquaire, couvertures. La vermine se multiplie dans les caï-fen des dortoirs : poux, punaises, puces etc. Les carences alimentaires, la dénutrition, la nourriture très insuffisante en quantité et qualité, tout concourt à créer un état sanitaire déplorable. La promiscuité fait le jeu de toutes les contagions : les maladies se répandent comme des traînées de poudre.

La plupart du temps, le camp ne possède ni médecin ni médicaments. Or, Giap l’avait écrit lui-même : « La brousse pourrit les Européens ». Ceux-ci ne peuvent survivre longtemps sous ce climat tropical chaud et humide, envahi de moustiques porteurs du paludisme, sans une médication constante préventive et curative. Celle-ci n’existe pas.

L’état sanitaire est donc déplorable, et la mortalité très élevée. Les maladies se multiplient : ictère, hépatite, typhus, jaunisse, béribéri, cet œdème dû aux carences alimentaires et au manque de vitamines, dysenterie amibienne engendrée par l’eau polluée, paludisme souvent pernicieux et donc mortel inoculé par les anophèles (moustiques femelles), gale infectée et purulente, dartres annamites, spirochétose provoquée par l’urine des rats qui pullulent, dans les charpentes des paillotes et dans le cimetière où ils dévorent les cadavres peu ou mal enterrés etc.

Faute de médecin, aucun diagnostic n’est possible, de même que l’absence de médicaments interdit de porter secours aux malades. Ils en sont réduits aux remèdes de « bonnes femmes » : amidon de l’eau de cuisson du riz dite « petite soupe », tisanes de goyave, charbon de bois pilé, son récupéré après moulage du paddy (riz non décortiqué). Contenant des vitamines, il permet de lutter contre le béribéri. Il a un goût de poussière.

Implantée à l’écart, véritable anti-chambre de la mort, l’infirmerie se trouve non loin du cimetière. C’est une morgue où achèvent de mourir les malheureux qu’on y amène à toute extrémité, squelettiques, exsangues, inondés par leurs excréments, dans une odeur fétide. Les fourmis rouges font un va et vient constant dans les narines des moribonds dont les rats tentent déjà de dévorer les extrémités. Nul ne veut s’y laisser transporter, car tous savent qu’on en ressort uniquement en direction du cimetière. Impuissants, incapables de leur porter secours, nous ne pouvons que les assister en les réconfortant .
Parfois, un camarade meurt sur le bat-flanc, au milieu de ses camarades de dortoir, après une courte agonie.

Les inhumations ont lieu sans cercueil ni linceul. Le cadavre est apporté roulé dans une vieille natte et, après avoir été dépouillé, par les survivants qui en ont trop besoin, des ses vêtements souillés. Le trou, peu profond du fait de la faiblesse des fossoyeurs, a été creusé par les moins épuisés. S’il s’agit d’un musulman, le corps est couché sur le côté, la face tournée vers la Mecque, c’est-à-dire vers le Nord-ouest. Faute d’officiant, aucun culte n’est pratiqué.

Tout cela contribue à « clochardiser » rapidement les captifs qui, hâves, barbus, crasseux et décharnés, errent sans joie et sans courage dans ce village où tout leur est hostile. Pris de découragement, certains refusent de se lever et de se laver, renonçant à lutter pour survivre.

Celui qui reste couché meurt rapidement. La désespérance guette tout le monde.

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