Baylé Claude – Prisonnier au camp 113

Baylé, Claude
Prisonnier au camp 113, Paris, Perrin, 1991

Ce récit est celui de la captivité de l’auteur, soldat de France, en Indochine après la défaite de Dien Bien Phu. Les officiers étaient maltraités, méprisés, mourraient affamés de maladies non soignées. Ils apprenaient à survivre dans la plus grande détresse morale et physique. Pire encore, ils devaient assister chaque jour à la séance de lavage de cerveau, d’endoctrinement communiste. Et qui croyez-vous assistait et prenait part activement à ces séances pénibles et inhumaines ? Boudarel en personne, professeur ensuite à la Sorbonne ! Il représentait la France, étant un compatriote, et était de fait un traître.

Je cite la proposition de loi de l’Assemblée Nationale du 28 février 2008 visant à rendre inadmissible les crimes contre l’humanité :

“De juin 1952 à février 1954, Georges Boudarel a en effet été commissaire politique du Viêt-minh, et c’est à ce titre qu’il fut chargé de la rééducation idéologique des militaires français prisonniers dans des camps de brousse. (…)

Tous les prisonniers ont souffert des marches forcées, des privations de nourriture, et de l’absence de soins, ce qui a favorisé l’apparition de maladies : paludisme, dysenterie, tuberculose, dénutrition, affections neuropsychiatriques… qui ont souvent entraîné leur mort. Ces hommes n’ont pas bénéficié de l’application de la convention de Genève, puisqu’aux yeux des soldats viêt-minh, ils n’étaient pas des prisonniers de guerre, mais les « instruments aveugles » du colonialisme et du capitalisme.

Le 7 février 1953, Georges Boudarel, alors professeur d’histoire, prit en main le camp 113 situé au Nord Tonkin dans la région de Ha-Giang. Avec une cruauté perverse, il appliqua sur ses compatriotes la méthode d’avilissement par la faim, la déchéance physique, l’endoctrinement politique et la délation entre détenus. Durant l’année de son intervention au camp 113, sur 320 prisonniers français, 278 ont péri.

Profitant de la loi d’amnistie de 1966, il n’eut aucun mal à obtenir le rétablissement de ses droits universitaires.

Quelques années plus tard, se préoccupant de sa retraite, il demanda la validation de ses « loyaux services » du 19 décembre 1950 au 30 septembre 1967, en indiquant pour la période 1951-1954 : « Voyage d’études en Extrême-Orient » et pour celle de 1955 à 1958 : « professeur de français à l’école de pédagogie de Hanoi ».

Le récit de ce camp 113 est sans appel.

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