La mise en application

« Convaincre progressivement une population en recourant à un mélange de terrorisme sélectif, d’intimidation, de persuasion et d’agitation massive »

Mao-Tsé-Tung

Cette étude s’intéresse surtout aux Français. Les légionnaires furent souvent traités à part et « condamnés » au rapatriement vers l’Europe communiste de l’Est, par la voie dite démocratique, c’est-à-dire la Chine. Ils la redoutaient car, une fois parvenus dans leurs pays, ils furent emprisonnés pour avoir trahi le camp socialiste.

Les soldats originaires des pays d’Afrique reçurent souvent une formation particulière destinée à les impliquer dans les futures luttes de libération des pays colonisés et asservis.

Quant aux ralliés à la cause de la paix, cités ici pour mémoire, ils furent l’objet des attentions du Dich-Van, qu’ils aient été de véritables déserteurs (3000 environ) ou de malheureux prisonniers ayant accepté le statut de ralliés, croyant ainsi améliorer leur sort. Tous connurent une mortalité identique à la nôtre.

La plupart des Français, vaincus par l’oppression, finirent, à force de lassitude et de désespérance, par entrer dans le jeu des can-bôs, sans même en prendre conscience, pour tenter de survivre… vainement bien souvent !

Tous furent victimes « d’agressions psychologiques découlant d’une doctrine monstrueuse, appliquée par un Etat pratiquant une politique d’hégémonie idéologique et d’intolérance active ».

Tous les éléments du génocide constituant le crime contre l’humanité furent réunis, tel que le définit la Convention des nations Unies du 9 décembre 1948 : « Atteintes graves à l’intégrité physique et mentale du groupe ; soumission intentionnelle de celui-ci à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».


Pourquoi l’évasion fut-elle quasiment impossible ?

« Alors s’élèvent autour d’eux les barreaux d’une prison invisible. »

Bui Tin
ancien membre éminent du PCI, passé à l’Ouest

Cette citation résume tous les secrets de l’enfermement psychologique. Les chances de succès d’une éventuelle évasion étaient quasiment nulles, les risques immenses, et les conséquences d’un échec redoutables.

Les distances, l’épuisement physique, l’environnement hostile (jungle et population), la menace constante des Can-bôs, la délation ambiante, tout dissuadait le prisonnier de tenter l’aventure.

De courageux camarades s’y risquèrent cependant ; bien peu réussirent. Repris, plusieurs furent fusillés, d’autres subirent d’affreux sévices pour l’exemple.

Beaucoup de thu-binh se résignèrent donc, la mort dans l’âme, à entrer dans le jeu de la libération inconditionnelle qui fut accordée avec parcimonie. Combien ne purent attendre cette échéance et moururent entre temps !

Retour en haut