Témoignages de captivité

2 soldats du Bataillon Français de l’ONU en Corée furent fait prisonniers par les troupes nord-coréennes et chinoises.

Ils furent certes peu nombreux en comparaison du nombre des prisonniers des Japonais et du Vietminh en Indochine. Pourtant, dans le cadre de son devoir de mémoire, l’ANAPI se devait de ne pas les oublier.

Traités sans ménagements, mal nourris, ils subirent à l’occasion le même lavage de cerveau que les prisonniers du Vietminh…

3-Témoignages de captivité
Le 23 septembre 1951 les volontaires STAELENS et DUBOIS sont surpris par une patrouille ennemie alors qu’ils effectuent une corvée d’eau :

« … les mains liées…nous avons marché pendant huit jours, de village en village, avec l’appréhension d’être tués à tout moment. Nous battions du riz pour pouvoir manger à notre faim. Une nuit nous nous sommes évadés mais nous avons été repris par des chinois qui nous ont obligés à transporter du ravitaillement de leur base jusqu’à leurs positions. Ils nous ont rendus aux nord-coréens ; après deux jours attachés, sans boire ni manger, et roués de coups de crosse nous avons rejoint un camp où nous étions traités comme des bêtes et soumis à une propagande communiste intense, mais … en anglais »

Le 6 Octobre 1952, la Section de Pionniers du Bataillon Français dont faisait partie le Sergent BESAMAT fut submergée par l’ampleur d’une attaque ennemie. Blessé par éclats de grenades, il fut fait prisonnier :

« Alors commença pour lui un long et douloureux calvaire par un froid rigoureux. Au cours du trajet d’abord à pied puis en camion vers le “Camp N°3” situé dans le nord de la péninsule coréenne, tout était sujet à recevoir des coups visant ses blessures, accompagnés de sévices. Dans ce camp, le sergent subit d’abord des interrogatoires “musclés”. Puis ce fut l’endoctrinement quotidien à la cause communiste. Le service de propagande ennemi allait jusqu’à fournir aux prisonniers français le journal “L’Humanité”. Le sergent ne fut opéré de ses blessures que 64 jours après avoir été fait prisonnier, sans anesthésie. Le régime alimentaire se limitait à du riz et à un bol de soja le soir, dans le meilleur des cas un morceau de pain, accompagné d’eau chaude comme boisson. »

Le 28 août 1953, à sa libération suite aux accords de Pam Munjom, BESAMAT ne pesait plus que 53 kilos, en ayant perdu 21 en 11 mois de captivité. Il poursuivit sa carrière en Algérie comme pilote d’hélicoptère.[1]

Les prisonniers eurent l’occasion de rencontrer quelques uns des civils français internés, dont le chargé d’affaires à Séoul, monsieur Jean Meadmore, qui, ambassadeur honoraire, est membre de l’association des anciens de Corée.

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