Le coup de force

 Il y a peu à dire sur l’aspect militaire du coup de force du 9 mars 1945. C’est une opération militaire habituelle des Japonais : surprise, rapidité et cruauté.

La supériorité des troupes nippones était manifeste : supériorité en effectifs, soldats aguerris par de multiples combats dotés de matériels d’équipements et d’armement sophistiqués. Quant aux troupes françaises (18000 hommes et des autochtones peu aguerris et vieillissant), ils sont équipés de matériels et d’armement datant de la guerre de 1914-1918 avec des munitions peu fiables.

En 48 heures, la souveraineté française a complètement été balayée. Plus de 95% des garnisons, après des combats parfois acharnés et très durs, déposent les armes. Quelques unités ont pu s’échapper dans la brousse, notamment au LAOS. La plupart ont été reprises. Grâce à la clairvoyance de certains chefs militaire, dispersant leurs effectifs dès les tous premiers jours de mars, prés de 300 officiers et 5000 soldats, autochtones compris, sont passés en Chine par la haute région, poursuivis et harcelés par les Japonais.

En 1945, l’armée japonaise, vaincue de toutes parts, dispose encore d’importants moyens sur le continent asiatique.

Le 9 mars 1945, il y a près de 40000 Français en Indochine dont 18000 militaires. Près de 12000 ont été faits prisonniers ; plus de 3000 ont été tués, massacrés le 9 mars 1945. Les six mois de captivité ont coûté la vie à plus de 1500 disparus.

Les civils ont été regroupés, confinés soit dans un quartier des grands villes, soit dans des camps. Ceux soupçonnés de résistance ont été incarcérés dans des prisons de la KEMPETAI, dans des cages de bambou, subissant des tortures et des interrogatoires musclés.

Ont été également emprisonnés et déportés dès juin 1945 dans les camps de BOLOVENS, classés camps de concentration, plus de 120 adolescents de 13 à 17 ans, élèves de l’Ecole d’enfants de troupe de DALAT, parce qu’ils ont résisté aux Japonais. Avant de se rendre, ils ont saboté toutes les armes et ont fait sauter la soute à munitions.

Pour les militaires, la captivité de six mois peut être répartie en 4 périodes.

De mars à mai 1945, incarcération dans des citadelles ou dans des camps proches du lieu de capture

De mai à septembre 1945, politique de regroupement progressif des prisonniers à Saïgon et à Hanoï

De juin à septembre 1945, création des camps de concentration (HOA-BINH et BOLOVENS) pour la construction de routes et de ponts

De la reddition japonaise, après les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945, jusqu’en septembre 1945 (18 septembre pour le Sud) regroupement de tous les prisonniers à Saïgon et à Hanoï.

Il n’y a pas eu de libération. Les sentinelles japonaises ont disparu le 18 septembre 1945. Et le 22 septembre 1945, parmi tous les prisonniers regroupés à Saïgon, les hommes valides ont été armés et répartis en section de combat pour aller, pieds et torse nus, délivrer SAÏGON de l’emprise VIETMINH.

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