La mémoire historique

La quasi-totalité des prisonniers du Viet Minh s’étaient murés dans le silence après leur libération, blessés au fond d’eux-mêmes par les conditions d’une captivité inhumaine, mais aussi par l’indifférence suspicieuse qui les entourait.
Lorsqu’ils se retrouvèrent, en 1986, leur solidarité ranimée leur rendit une certaine confiance en eux, et un nombre significatif d’entre eux se mit à écrire des livres afin de témoigner de l’horreur vécue, et de se libérer du poids qui les oppressait.

Mais tous n’étaient pas capables d’écrire un livre. Beaucoup, pourtant, ressentirent de plus en plus intensément le besoin d’attester et de s’épancher en décrivant le vécu de l’enfer des camps.

Informé de leurs productions, le général Bruneau, président national en 1997, décida d’en organiser le recueil, l’étude, et de garantir leur pérennité comme leur plus large diffusion.

A la demande de Gilbert Rémy, président de la délégation Charentes, le conseil d’administration réuni à Biarritz le 22 mai 1997 à l’occasion du congrès annuel, constitua un « Comité de lecture » composé de douze volontaires à qui fut confiée cette mission. Il demanda à André Saint-Georges d’en prendre la présidence, ce que ce dernier accepta.

Les auteurs des témoignages adressèrent leurs textes à André Saint-Georges, qui les fit reproduire et les adressa, pour étude, aux membres du Comité. Ces derniers furent ensuite réunis à Paris pour estimer la valeur de chaque témoignage et décider de son devenir.

Tous furent classés dans les archives nationales de l’ANAPI.

Les plus valables et les plus documentés furent envoyés aux trois centres nationaux de la Mémoire Historique, où ils sont à la disposition des consultants :

  •         la Délégation à la mémoire et à l’information historique (Fonds documentaires de la Bibliothèque)
  •         Secrétariat d’Etat aux anciens combattants – 37 rue de Bellechasse – 75700 Paris 07 SP
  •         les services historiques de l’Armée de terre (Fonds privés)
  •         Fort de Vincennes – B.P. 107 – 00481 Armées
  •         la commission d’histoire de la guerre,
  •         Fonds privés des archives départementales du Rhône – 92 rue de Marseille – 69007 Lyon.

Enfin, les meilleurs témoignages furent envoyés à des journaux et des revues, aux fins de parution dans leurs colonnes : Le Déporté, le Journal des Combattants, le Casoar, l’Epaulette, le Journal des enfants de troupe, la Charte, la Koumia, Képi Blanc, Historia, Rizières et djebels, Col bleu et SNAAG Actualités.

Les résultats des travaux des premières réunions ont été les suivantes :

  •         58 témoignages ont été recueillis et classés dans les archives nationales de l’ANAPI.
  •         51 d’entre eux ont été mis à la disposition des chercheurs et des historiens dans les trois centres nationaux de la mémoire historique, dont 45 ont été écrits par des prisonniers du Viet Minh et 6 par des prisonniers des Japonais.
  •         17 de ces 51 textes ont été envoyés aux douze journaux et revues précités, 16 concernant les camps Viet Minh et 1 les camps japonais.
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