Le projet de stèle sur la RC4

Un peu d’histoire :

La RC 4 est une route qui serpente la frontière de Chine au milieu des monts de calcaires boisés du haut pays Tonkinois. Entre pics et précipices, souvent dans le crachin ou la brume, elle relie LAO KAY à la mer de chine en passant par CAO-BANG, DONG KHÉ, LANGSON et MONKAY. Avant la guerre d’Indochine, cette route portait le numéro quatre des routes coloniales. Pendant la guerre d’Indochine, elle devient la “route du sang” : le rendez-vous de la mort.

C’est dans cette région que le comité révolutionnaire de CAO-BANG, animé par VÔ NGUYÊN GIAP, se prononça pour le déclenchement de l’insurrection armée au Nord Vietnam en 1944.

En 1949 les troupes du maréchal LIN PIAO arrivèrent sur la frontière sino-vietnamienne et cette année là vit l’agonie de la Route Coloniale N°4.

Etrange année 1950 qui voit STALINE septuagénaire à son apogée tandis que la Russie découvre le secret de l’arme nucléaire. Etrange milieu du 20e siècle où la guerre souffle le chaud et le froid.

En octobre 1950, conseillé par le Général chinois Chen Geng, le Vietminh y tend une gigantesque embuscade contre le Corps Expéditionnaire qui se replie. Ce dernier perd 5000 hommes dans cette bataille. Près de 6000 hommes tombent aux mains di Viet-Minh.

Le 2 septembre 1950, sur la demande expresse du gouvernement, le Haut Commissaire Léon PIGNON et le général CARPENTIER se résignent à abandonner CAO-BANG. Le Lieutenant-colonel CHARTON, commandant la place de CAO-BANG reçoit, le premier octobre 1950, un message lui fixant le jour de l’évacuation de la ville au trois octobre à zéro heure.

Beaucoup de combats furent perdus pour des rendez-vous manqués ; le lieutenant-colonel LEPAGE échoua devant DONG KHÉ et le verrou viet qui bloquait la route de CAO-BANG ne put pas sauter ; ce fut alors l’enlisement et la mort.

Ces jours là moururent deux mille soldats de la France. Plus de deux tiers des trois mille autres qui furent capturés agonisèrent dans les camps Vietminh.


Le projet :

Le Projet de construction d’une stèle sur l’ancienne Route Coloniale N°4 à la mémoire de tous nos morts entre 1945 et 1954 (y compris ceux des camps) tient à cœur à tous les membres de l’ANAPI. Le dossier est depuis novembre 2001 à l’Elysée, il a été  transmis au gouvernement  en octobre 2002. Une démarche officielle sera  à nouveau entreprise, auprès du Président de la République française.

C’est un ultime projet de l’ANAPI, déjà vieux de deux ans : la construction de cette stèle sur la RC4, à la mémoire de tous nos morts sur cette route qui relie Langson à Caobang, depuis 1944, puis de 1947 à 1950, et à la mémoire de nos morts dans les camps jusqu’en 1954 ; la majorité de ces camps étaient en effet situés de part et d’autre de la RC4.

Les hautes personnalités de Caobang et de Langson sont toutes d’accord sur le principe, mais la décision du gouvernement vietnamien est indispensable.

Ce gouvernement est informé du projet de l’ANAPI depuis la visite de notre Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, en mars 2003. Mais le dossier n’aura vraisemblablement à ses yeux, une valeur réelle que lorsqu’il lui sera transmis par l’Elysée.

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