(cliquez sur l’image pour consulter l’intégralité du document au format PDF)
L’ANAPI Ile de France remercie vivement Madame Laurence LAPLANE pour le don de ce précieux document provenant des archives de son grand-père, le général Maurice REDON (1905-2000).
A sa sortie de Saint-Cyr, Maurice REDON sert dans l’artillerie coloniale, notamment en Indochine, puis à Madagascar jusqu’en 1938. Fait prisonnier en 1940, il parvient à s’évader et entre dans la Résistance en 1942. Il est chef des corps francs du Tarn, avant de prendre le commandement de la brigade de Toulouse et de devenir, en 1944, chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) au sein du 2ème Corps de la 1ère Armée française, commandée alors par le général de Lattre de Tassigny.
Dès la fin de la guerre, il sert de nouveau en Indochine jusqu’en 1950, date à laquelle il est nommé chef du service des affaires générales au secrétariat permanent de la défense nationale à Paris. Entre 1951 et 1953, il commande les forces du Laos. En 1954, il est nommé chef de l’état-major particulier de Robert Buron, ministre de la France d’outre-mer du gouvernement de Pierre Mendès France, qui négocie l’indépendance des Etats d’Indochine à la suite de la défaite de Dien Bien Phu.
***
Ce document, édité le 26 mai 1953 sous le timbre de la Croix Rouge, a été rédigé par l’Office du prisonnier, crée le 15 janvier 1952 à la suite de directives données, l’année précédente, par le général de Lattre.
L’administration étant jusqu’alors dans l’impossibilité d’effectuer une comptabilité fiable des soldats présumés prisonniers, ce nouvel organisme se lance dans un vaste travail d’investigation. Toutes les informations recueillies auprès des prisonniers et otages civils libérés sont ainsi méticuleusement croisées avec celles des états-majors, des services spécialisés du renseignement et de la Croix Rouge.
Le 4 novembre 1952, l’Office du prisonnier peut ainsi établir le premier recensement officiel des prisonniers militaires du C.E.F.E.O (incluant les autochtones) et des otages civils, soit 22 244 militaires et 584 civils.
Il va également être en mesure de réaliser un premier point de situation sur les conditions de captivité des prisonniers, objet du présent document.
***
Les premiers libérés par anticipation reçoivent pour consignes du Viêt-Minh de ne divulguer aucune information sur leur captivité, sous peine de voir s’arrêter net ce processus effectué alors au compte-goutte.
Une fois réalisé, ce document a ensuite été diffusé d’une façon confidentielle et exclusive, destiné à n’être montrée qu’aux familles de prisonniers militaires, d’otages et d’internés civils … ne devant en aucun cas être communiquée à la Presse.
Views: 29