Ky Thu – Refermer le passé douloureux

Publiées au Vietnam en 1995, les «Mémoires» du chef de camp Nguyen Ky Thu, sont avant tout un document traitant une page sombre de la guerre d’Indochine, celle de la captivité des officiers français capturés par le vietminh au Tonkin et internés au Camp n° 1 durant quatre années pour les moins chanceux.C’est en septembre 1951 que le commissaire-politique Ky Thu arrive au Camp n° 1, d’abord en qualité de chef de camp adjoint, puis comme chef de camp. Il a en charge la “rééducation politique” des officiers français capturés sur la RC 4, lors du repli de la garnison de Cao Bang en octobre 1950, et internés déjà depuis une année quand il arrive. Il a mission d’appliquer aux captifs “la politique de clémence” décidée par le président Hô Chi Minh et de transformer ses officiers français en “Soldats de la Paix”, de les convaincre à signer des manifestes… Au gré des combats d’autres officiers français viendront grossir les rangs des prisonniers, jusqu’à la chute du camp retranché de Dien Bien Phu, en mai 1954 et leur libération, à Viet Tri en septembre 1954, suite aux accords de paix signés à Genève le 21 juillet 1954. C’est cette période et ce “combat” que relate Ky Thu avec force de documents pour argumenter et étayer ses souvenirs.Ce sont donc les souvenirs et le point de vue d’un patriote vietnamien qui sont ici reproduits. C’est aussi et à ce jour, le seul ouvrage traitant de la captivité de ses officiers français vue du coté vietminh.

Ky Thu, de son vrai nom Nguyen Huu Dong, est né en 1927. D’abord lycéen à Hanoï, il rejoint l’Armée Populaire du Vietnam en 1947. En septembre 1951, il est commissaire-politique et chef du Camp n° 1. En 1954 il quitte l’armée et intègre le comité de rédaction de la revue “Images du Vietnam” avant d’être nommé rédacteur en chef adjoint du journal régional de la province de Phu Khanh, au Centre-Annam, puis directeur de la maison d’éditions de la province de Khanh Hoa à Nha Trang. En 1993 il prend sa retraite et rejoint Hanoï où il rédige ses mémoires. Atteint d’un cancer, il décède en 2002.

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