8 juin 2024, journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine – ANAPI Ile de France – Evry (91),

L’étendard du 10ème RAC/2ème RSMV et sa garde

A l’occasion du 8 juin 2024 marquant la journée nationale d’hommage aux morts pour la France, l’ANAPI Ile de France a participé à une cérémonie au monument aux morts d’Evry (91), en présence de Madame la préfète de l’Essonne, du vice-Président du conseil départemental et de l’adjoint au maire d’Evry en charge des actions mémorielles.

Piquet d’honneur du 2ème RSMV

L’étendard du 10ème RAC (présent sur Isabelle à Dien Bien Phu), confié désormais au 2ème RSMV, était également présent avec sa garde et un piquet d’honneur.

Douze drapeaux d’association étaient présents parmi lesquels figuraient ceux de l’ANAPI et de l’ARC Dien Bien Phu.

Le discours prononcé par le président IdF de l’ANAPI (voir ci-dessous) est venu souligner qu’en cette journée d’hommage aux morts pour la France en Indochine se trouvaient de nombreux prisonniers morts dans les camps de rééducation du Viêt-minh dans l’indifférence générale.

Dépôt de gerbe ANAPI et ARC Dien Bien Phu par le major (er) Pierre Flamen, grand officier de la Légion d’honneur, accompagné de M. Éric Fornal, secrétaire général de l’ANAPI et du LCL (er) Jean-Michel Quéva, secrétaire général de l’ARC Dien Bien Phu

Une gerbe commune ANAPI-ARC Dien Bien Phu a ensuite été déposée par Pierre Flamen, accompagné du secrétaire général de nos deux associations.

En fin d’après-midi, le même dispositif ANAPI-ARC Dien Bien Phu s’est déplacé place de l’Etoile, sous l’Arc de Triomphe pour clôturer cette journée mémorielle.

A cette occasion, une gerbe commune ANAPI et ARC Dien Bien Phu a de nouveau été déposée par Madame Chauvet, veuve du colonel Gabriel Chauvet dit “big boy” (lieutenant au 1er BEP lors des combats de la RC4 et rescapé du camp n°1).

Discours du Président de l’ANAPI IDF :

Le 21 juillet 1954, la guerre d’Indochine prenait fin. Une guerre cruelle, une guerre lointaine, à la fois ignorée et incomprise des Français de l’époque.

Cette fin tragique fut alors pour le Viêt-Minh, l’heure d’une incroyable victoire, elle fut pour nous, Français, celle d’une impensable défaite.

Subitement, les liens tissés pendant près d’un siècle entre notre pays et l’Indochine et plus particulièrement le Vietnam se trouvaient rompus, la France s’engageant dans une nouvelle tragédie en Algérie, le nord-Vietnam s’apprêtant quant à lui à une nouvelle guerre interminable avec le sud-Vietnam et les Etats-Unis. C’était il y a 70 ans.

Mais quelle folie, quels vertiges avaient pu pousser nos gouvernants de l’après-guerre à envoyer un corps expéditionnaire à l’autre bout du monde ?

Accusés d’être engagés dans une guerre coloniale alors qu’il s’agissait d’un combat pour la liberté, celle des Vietnamiens, face au péril communiste dans un contexte de guerre froide, nos combattants ont eu bien souvent, trop longtemps, le sentiment d’y être oubliés, puis abandonnés par ceux qui les avaient envoyés se battre à plus de 12 000 km de la métropole.

Affrontant un ennemi pugnace et résiliant qui selon les propres mots du Maréchal de Lattre « se battait bien pour une cause mauvaise », nos soldats du Corps expéditionnaire (métropolitains, légionnaires, africains, nord-africains et indochinois) se sont battus au côté de l’armée vietnamienne avec générosité et abnégation, jusqu’au sacrifice suprême : au total, plus de 100 000 d’entre eux l’ont payé de leur vie. En ce jour, nous leur rendons hommage mais il est sans doute nécessaire d’aller plus loin dans notre devoir de mémoire.

Le 15 octobre 1954, les derniers prisonniers libérés par le Viêt-Minh sont embarqués par la marine française à Sam Son. Dès lors, un macabre décompte permet de mesurer l’étendue de la tragédie qui s’est jouée dans les camps de prisonniers : 40 879 prisonniers, des armées française et vietnamienne manquent alors à l’appel… disparus sans laisser de trace, disparus dans la nuit sur des pistes sans fin, disparus dans les camps de la mort lente, sans espoir et dans un total dénuement … finalement disparus de nos mémoires !

Si mourir au combat est une éventualité que le soldat accepte, sans état d’âmes, dans l’accomplissement de sa mission, pour l’honneur et le respect de ses engagements, mourir en captivité du fait d’un geôlier ignorant obstinément les conventions de Genève et refusant tout soutien de la croix rouge, l’est beaucoup moins.

… car dans les camps de rééducation du Viêt-Minh, on meurt, on meurt même beaucoup mais encore faut-il mourir converti, broyé par un véritable lavage de cerveau inhumain, au nom de l’idéologie marxiste. Cette idéologie mortifère, appliquée aveuglément et sans scrupule, devient une seconde prison dans la prison, amenant peu à peu la désintégration des êtres et leur lente élimination. Par cette ignominie, le Viêt-Minh a entaché à tout jamais sa victoire face au tribunal de l’Histoire.

Aujourd’hui, l’histoire de cette guerre et encore plus de cette tragédie n’est pas seulement méconnue, mais tout simplement ignorée. Et nous le savons bien, l’ignorance est le plus grand des mépris.

En cette journée nationale d’hommage aux “morts pour le France” en Indochine, à la mémoire de ces combattants, associons celle de ces prisonniers, disparus sans laisser de traces, abandonnés sans sépulture en terre indochinoise, terre qu’ils ont tant aimée et à laquelle ils sont désormais à tout jamais amalgamés.

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